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01-05-2006

Lancer un défi au temps pour les femmes

Dr Marie-Laure Philippe Bigot

L'importance de la progestérone naturelle

 
L'étude française E3N de l'Inserm a mis en lumière l'effet protecteur de la progestérone naturelle dans le domaine du cancer du sein. Cette étude, réalisée sur près de 55 000 femmes sur une durée de 8 ans, a permis de réhabiliter le traitement hormonal substitutif (THS), tant décrié après la publication de l'étude américaine WHI (Women's Health Initiative) en juillet 2002.
Il faut bien se rendre compte que le THS représente un pilier dans la prise en charge médicale des femmes à partir de 45 ans. Il est illusoire de croire que l'hygiène de vie peut être la réponse à tout. Les informations contradictoires diluées pendant 5 ans ont conditionné un climat d'incompréhension et de suspicion.

Les chiffres ? Environ 50 % des femmes ont interrompu leur traitement. Les conséquences ? On voit arriver à nos cabinets des femmes fatiguées, irritées, souffrant de troubles multiples que le THS avait fait disparaître (bouffées de chaleur, troubles importants du sommeil, fatigue, prise de poids avec rétention hydrique, palpitations cardiaques, sécheresse de la peau et des muqueuses, cystites…). Ces effets ont été majorés par l'arrêt brutal de leur THS avec lequel, d'ailleurs, elles étaient souvent bien équilibrées (tout au moins quand il s'agissait d'un traitement naturel). Le doute s'est emparé de ces femmes ; elles sont nombreuses aujourd'hui à rechercher une information médicale fiable, rassurante, qui leur apporte un éclairage dans ce parcours.

Des avis scientifiques aujourd'hui heureusement plus concordants

 
Le THS est aujourd'hui une réelle solution pour rester jeune ou pour traverser le temps en bonne santé, à condition de respecter certaines règles.
Il s'adresse aux femmes sans contre-indication hormonale (antécédents de cancers hormonaux dépendants, tels que cancers du sein, de l'utérus ou des ovaires, ou encore, des tumeurs précancéreuses suspectées à la mammographie).

Il faut utiliser des œstrogènes à des doses minimales et par voie transdermique.

Des études cliniques ont prouvé que l'efficacité était possible avec des doses de plus en plus faibles (même par rapport à l'ostéoporose).
La voie transdermique est préférable pour réduire le risque vasculaire artériel présent lorsqu'ils sont absorbés par voie orale et passent par le foie. Seuls subsistent des inconvénients veineux, considérablement réduits lorsque l'on utilise de faibles doses.

Il faut absolument privilégier la progestérone naturelle.

Une progestérone naturelle c'est une progestérone bio identique, c'est-à-dire dont la formule chimique est strictement semblable à celle que le corps fabrique. Ensuite, la fabrication peut faire appel à un procédé d'hémisynthèse, à partir d'une plante, ou de synthèse totale. Le haut degré d'asymétrie de la molécule de progestérone naturelle, ou chiralité, en rend sa copie relativement difficile. D'où l'existence de progestatifs qui ne remplissent pas totalement le rôle de la molécule d'origine dans le corps humain.
La progestérone joue essentiellement un rôle antiprolifératif s'opposant à celui prolifératif des œstrogènes.

Quels produits utiliser alors ? Il existe une progestérone orale dite naturelle (avec de nombreux génériques depuis environ deux ans) ainsi qu'une progestérone par voie locale : en ovule ou en crème.

Assurer une surveillance régulière par :

- une surveillance clinique avec un examen gynécologique régulier (palpation des seins, frottis…) ;
- l'imagerie médicale régulière (échographie, mammographie, scanner) ;
- des outils biologiques de plus en plus performants.

Les dosages sanguins hormonaux sont souvent négligés, voire critiqués. Ils nous permettent de vérifier la bonne prise du THS et de repérer rapidement des surdosages en œstrogènes ou des sous dosages en progestérone (notamment lors d'une mauvaise absorption pour des raisons digestives, en particulier hépatiques) pouvant être préjudiciables pour la patiente. Des variations individuelles apparaissent et l'on doit donc adapter la voie d'administration ou les doses.
Un THS naturel et bien conduit, adapté de façon individuelle, apportera un sentiment de bien-être dont me parlent les femmes au quotidien.

Une femme qui conserve ses facultés d'attention et sa mémoire, qui maîtrise son poids, sa silhouette, qui entretient naturellement l'hydratation et la trophicité de sa peau et de ses muqueuses, qui entretient une sexualité épanouissante, qui maintient son activité va conserver d'elle-même une image positive en traversant le temps…

L'apparition d'une biologie prédictive : une vraie révolution biologique !

L'analyse protéomique, ou analyse des protéines du sang, pratiquée depuis plus de 30 ans par certaines équipes en France et à l'étranger a récemment fait l'objet de plusieurs publications françaises (hôpitaux universitaires de Strasbourg pour le dépistage protéomique du cancer du sein, hôpital de Bondy, en région parisienne, pour le dépistage de cancer du foie).
La technologie associée à la science statistique a permis à des équipes européennes de réaliser des corrélations pertinentes favorisant la traçabilité d'un organe, d'un tissu, voire d'une molécule… ceci par une « simple » prise de sang qui débouche sur l'analyse de la structure et du mouvement vibratoire d'une protéine ! Un cancer du sein avéré et passé, ou bien débutant et non encore diagnostiqué, apparaît ainsi gravé sur les protéines sanguines d'une femme.

Bien sûr, un cancer ne se développe pas par hasard. Il existe souvent un terrain favorable (génétique ou hormonal) mais c'est finalement « l'arrosage émotionnel » qui devient l'élément déclenchant et fait basculer un équilibre déjà précaire : il peut s'agir d'un deuil, d'un divorce, d'une perte d'emploi… Le médecin ne peut pas changer la vie des patientes, mais il peut par contre rectifier le terrain hyperœstrogénique ou dépister très tôt cette « inflammation hormonale » par la protéomique.
Prévenir, c'est déjà guérir !

L'apport spécifique de la protéomique dans l'analyse hormonale et la prise en charge des femmes pré ou ménopausées

Une étroite relation entre le fonctionnement de l'appareil digestif et le fonctionnement hormonal.
On sait que les hormones se fixent dans le sang sur des protéines (on les appelle protéines porteuses, ou « binding proteins ») afin d'être véhiculées de leur site de fabrication glandulaire vers leurs cibles représentées par les différents organes.
Lorsqu'il existe une importante difficulté d'ordre digestif, on observe une malabsorption des protéines à travers les muqueuses digestives au niveau de l'intestin grêle ou du côlon, ou encore par un mécanisme différent au niveau du pancréas (dans le cas du diabète, par exemple). De ce fait, les dosages hormonaux sanguins classiques ne sont plus le reflet réel de l'activité hormonale et on peut même voir de fausses hypothyroïdies ou hyperthyroïdies qu'il serait inopportun, voire même dangereux, de traiter.

Une sensibilité accrue aux œstrogènes.
Certaines femmes vont moins bien tolérer que d'autres les traitements œstrogéniques. Mais alors comment le savoir à l'avance ?
Très souvent, ces mêmes femmes parlent d'antécédent de mastose ou de mastodynie, voire de seins polykystiques, à la mammographie, de sensibilité des seins avant les règles en préménopause. Mais parfois rien n'est exprimé.
La courbe protéomique d'une patiente sensible aux œstrogènes présentera d'emblée plusieurs paramètres spécifiant ce caractère : il s'agit en fait d'un mauvais équilibre œstrogènes/progestérone (hyperœstrogénie relative) ; il peut exister par exemple une sécrétion exagérée d'œstrogènes en période ménopausique par une autre source que celle des ovaires, par les surrénales avec transformation excessive des hormones stéroïdes androgéniques en œstrogènes (aromatisation perturbée).
Dans ce cas, on choisira d'emblée un traitement extrêmement léger en œstrogènes au profit de la progestérone naturelle.

Des conséquences en thérapeutique

Problème hépatique

La courbe protéomique met en lumière très facilement une difficulté sur les voies biliaires ou les cellules hépatiques ; les difficultés de fonctionnement d'un organe ne sont souvent pas visualisées sur les analyses médicales courantes (il faut qu'il y ait une réelle lésion de l'organe pour que les chiffres bougent). Cette sensibilité nous permet d'utiliser la meilleure voie d'administration pour un individu donné. Par exemple, une personne qui a eu autrefois une « jaunisse » conservera une difficulté visible en protéomique uniquement. Pour elle, on préférera une voie dermique ou vaginale (en ovule) pour certains traitements. On peut lui éviter ainsi des nausées, voire des vertiges ou même une totale inefficacité du traitement… Ce qui peut être péjoratif dans le cas de l'administration de progestérone, par exemple.

Problème intestinal

L'observation sur la courbe protéomique de troubles d'absorption au niveau de l'intestin peut nous conduire à traiter la personne par des prébiotiques, des probiotiques ou des fibres, selon les cas, afin de réussir le traitement général par la suite et, aussi, de réduire certains cas d'allergies ou de maladies auto-immunes que l'on visualise aussi très bien en protéomique.

Destruction tissulaire accélérée

Certains marqueurs protéomiques nous la révèlent, on peut réaliser une analyse du stress oxydatif et prescrire des antioxydants adaptés. On peut s'intéresser plus profondément à la cause (tabagisme, antécédents de chimiothérapies, radiothérapies, alcool, soleil, radiations ionisantes, rythme de vie) et tenter ainsi de prévenir les conséquences, par exemple au niveau du tissu conjonctif, des os, du cartilage ou de la peau.

La fatigue chronique : 1er motif de consultation chez les 50 ans et plus

Difficile parfois de faire la distinction entre fatigue physique et fatigue mentale.
En protéomique, une baisse des glycoprotéines nous orientera très précisément vers une fatigue physique, alors qu'une baisse des lipoprotéines nous dirigera vers une douleur morale : un « burn out », voire une réelle dépression, et pourra même la relier, dans certains cas, à un choc affectif ou professionnel récent ou ancien (protéines porteuses d'une mémoire).

Le traitement sera celui de la cause, qu'elle soit organique ou non, et pourra reposer sur une supplémentation nutritionnelle (par exemple des oméga-3 ou des produits de phytothérapie précurseurs de certains neuromédiateurs, comme pour la maladie de Parkinson, ou de l'arginine…).

BIGOT-PHILIPPE Marie Laure (Dr)
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