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01-03-2002

Prévenir l'apparition de la cataracte et ralentir son développement : intérêt des gouttes ophtalmiques antioxydantes


On estime que la cataracte est responsable de 16 millions de cas de cécité dans le monde dont la moitié dans les pays en voie de développement, en Afrique et en Asie. En France, 300 000 interventions chirurgicales liées à la cataracte sont réalisées chaque année, représentant un coût de 460 à 600 millions d'Euros pour la société. Des phénomènes oxydants et de glycation sont lourdement impliqués dans l'apparition et le développement de la cataracte. Des antioxydants, sous forme de suppléments nutritionnels mais, aussi, de gouttes ophtalmiques, ont donc un rôle important à jouer pour retarder son apparition et ralentir son développement. Des études montrent que des gouttes ophtalmiques contenant de la N-acétyl-L- carnosine sont même capables d'inverser le processus de développement de la maladie.

La cataracte sénile résulte d'une opacification des tissus du cristallin. Parfaitement transparent à la naissance, le cristallin s'opacifie de façon naturelle, physiologique, au cours des années. Il gêne alors la pénétration de la lumière. Ce vieillissement est programmé dans le noyau des cellules du cristallin et se mani-feste généralement de manière très progressive.

Le cristallin est une petite lentille située dans l'œil, en arrière de l'iris. Il est constitué d'un noyau contenant des protéines transparentes, entouré d'une enveloppe elle aussi transparente. Le rôle du cristallin est de focaliser les rayons lumineux sur la rétine.

Si le vieillissement est un facteur important dans l'apparition et le développement de la cataracte, il n'est pas le seul. L'alimentation, les médicaments et, surtout, l'exposition aux rayons lumineux entrent également en jeu.

Dommages radicalaires et phénomènes de glycation :

Le processus de vieillissement conduit à un certain nombre de modifications métaboliques qui peuvent prédisposer le cristallin à développer une cataracte. Certains d'entre eux peuvent se produire en raison d'un apport insuffisant d'oxygène et de nutriments qui laisse l'œil désarmé face aux attaques radicalaires.
Selon un rapport de 1983 de l'Académie Nationale de Sciences des Etats-Unis, la cataracte serait initiée par un radical libre, le peroxyde d'hydrogène, que l'on retrouve dans l'humeur aqueuse de l'œil.
Des radicaux libres comme le peroxyde d'hydrogène oxydent le glutathion, détruisent le système de production d'énergie de l'œil et permettent la fuite du sodium dans le cristallin. Ensuite, la chaleur du corps oxyde (cuit) les protéines du cristallin qui deviennent opaques et inso-lubles (de la même façon que les protéines de l'œuf). Les radicaux libres endommagent également les membranes des acides gras des membranes cellulaires et des fibres du cristallin, générant encore davantage de radicaux libres et créant des liens croisés (des Cross-Links) entre les protéines structurelles de la capsule (enveloppe) du cristallin. La capsule du cristallin a la capacité de gonfler et de déshydrater. De cette façon, elle augmente ou diminue la pression et peut provoquer des cassures dans les membranes fibreuses du cristallin, créant ainsi de minuscules espaces dans l'œil où l'eau et les débris peuvent stagner.

De plus, avec l'âge, le flux sanguin dimi-nue dans l'œil, le dépossédant des nutriments essentiels à un fonctionnement convenable et à son activité antioxydante.

La prévention et le traitement :

La prévention et le traitement de la cataracte sont probablement l'un des domaines où l'intérêt des suppléments nutritionnels est le mieux documenté. L'action des radicaux libres a été directement reliée et acceptée comme l'une des causes majeures de la cataracte et de lésions sur l'œil en bonne santé.

De nombreuses études ont été réalisées pour tester l'effet possible de suppléments nutritionnels capables de réduire les dommages radicalaires et, dans certains cas, d'inverser leurs effets.

Bien qu'il soit difficile de traiter la cataracte par une supplémentation orale, la circulation sanguine dans l'œil étant très réduite par rapport aux autres parties du corps, des études ont montré que des nutriments antioxydants pouvaient dimi-nuer les risques de la cataracte aussi bien que ralentir ou inverser sa progression.

Des études ont également montré l'intérêt d'instiller des antioxydants directement dans l'œil.

Des gouttes ophtalmiques contenant de la N-acétyl-L-carnosine ou NAC :

Des gouttes ophtalmiques à la carnosine ont été utilisées dans une étude portant sur 96 patients âgés de 60 ans et plus. Tous les patients étaient atteints d'une cataracte sénile à différents degrés d'avancement et la maladie avait commencé, selon les patients, entre deux et vingt et un ans plus tôt.

Dans un premier temps, les chercheurs ont demandé aux patients d'arrêter tous les médicaments qu'ils prenaient jusqu'à présent pour soigner leur cataracte. Ensuite, les patients ont instillé une à deux gouttes dans chaque œil trois à quatre fois par jour pendant trois à six mois.

Le niveau d'amélioration de la vue et de changement dans l'opacification du cristallin a été considéré comme index d'évaluation. Les résultats ont montré qu'il y avait un effet prononcé sur la cataracte sénile et le niveau d'efficacité était de 100% (tous les patients ont connu une amélioration). Pour les cataractes liées à l'âge au stade la plus avancé, (ceux qui étaient atteints par la cataracte depuis le plus longtemps, dans certains cas depuis plus de vingt ans) le niveau d'efficacité atteignait 80%.

Ces résultats sont remarquables si l'on considère que, avec d'autres traitements, le mieux que l'on ai pu obtenir était une légère amélioration ou un arrêt dans la progression de la maladie et sans traitement, une aggravation constante. De plus, aucun effet secondaire n'a été rapporté.

Une autre étude russe a été définie pour documenter et quantifier les changements dans l'opacité du cristallin sur une période de 6 à 24 mois chez 49 volontaires. Leur âge moyen était de 65 ans et tous souffraient de cataracte sénile avec une opacification allant de minimale à avancée.

Les patients ont reçu des gouttes ophtalmiques contenant une solution à 1% de NAC ou un placebo à la dose de deux gouttes deux fois par jour dans chaque œil. Les patients ont ensuite été examinés au bout de deux et six mois.

Au bout de six mois, 88,9% des yeux traités avaient une amélioration de leur sensibilité à la lumière vive (le plus faible score individuel était une amélioration de 27%) et 41,5 % des yeux traités avaient une amélioration significative de l'acuité visuelle. Dans le même temps, dans le groupe sous placebo, il y a eu un léger changement de la qualité de l'œil au bout de six mois et une détérioration graduelle à 12 et 24 mois.

Cette étude montre également qu'au bout de 24 mois, le groupe traité par la NAC (qui a déjà eu des améliorations significatives de leur vision) entretient ces résultats en continuant à utiliser les gouttes ophtalmiques de NAC. De nouveau, aucun effet secondaire significatif n'a été noté au cours de cette période de deux ans.

Une autre étude a également évalué des patients âgés de 48 à 60 ans qui avaient des degrés variables de perturbations de la vision mais qui n'avaient pas les symptômes d'une cataracte. Après un programme de traitement de deux à six mois, la conclusion a été que les gouttes ophtalmiques soulageaient la fatigue oculaire et continuaient d'améliorer la vue (par exemple, il y avait davantage de vision claire). Les sujets ont rapporté que le traitement «ravivait» et relaxait leurs yeux. Cela indiquerait que les gouttes ophtalmiques ont à la fois une action préventive et des applications médicales.

Des preuves nettes émergent, montrant que les gouttes ophtalmiques de NAC constituent un traitement efficace et sans danger de la cataracte ainsi qu'un traitement potentiel préventif.

Comment agit la NAC

La cataracte est un problème de glycosylation. Cette réaction se produit lorsque des protéines se lient de façon croisée (et ainsi sont endommagées). Ce résultat conduit à la décoloration du cristallin et augmente la détérioration de la vision. Mais la carnosine est également connue pour entrer en compétition avec les agents de glycation et protéger les structures cellulaires contre les aldéhydes. Ainsi, la carnosine peut ralentir et aider à empêcher les protéines à s'entrecroiser (et, dans ce cas, de prévenir la cataracte).

On a montré que la NAC résistait fortement à la carnosinase (une enzyme naturelle qui transforme la L-carnosine en histamine). Une expérience sur des lapins a montré que les gouttes ophtalmiques de NAC sont transformées en L-carnosine une fois à l'intérieur de l'humeur aqueuse de l'œil, un processus qui se produit 15 à 30 minutes après l'instillation des gouttes ophtalmiques.

La L-carnosine est un très bon anti-oxydant et est particulièrement efficace contre les puissants radicaux libres, en particulier, contre les radicaux superoxyde ou hydroxyle. On suppose donc que le rôle anti-oxydant de la L-carnosine est un facteur important dans le ralentissement et la prévention de l'apparition de la cataracte.

Cependant, lorsque l'on utilise des gouttes de L-carnosine, on ne trouve pas de L-carnosine dans l'humeur aqueuse, même après 30 minutes. La L-carnosine serait transformée en histamine avant d'atteindre l'humeur aqueuse. Ainsi, la NAC pourrait agir comme un transporteur pour que la L-carnosine soit délivrée là où elle est nécessaire.

La puissante capacité antioxydante de la carnosine dans l'œil et sa capacité à prévenir les cross-links aident à expliquer pourquoi la NAC prévient et ralentit efficacement la cataracte. Mais cela n'explique pas pourquoi on a pu montrer que la NAC inverse le processus de la cataracte.

Mais, on sait que lorsque de fortes doses de carnosine sont délivrées, elles peuvent inverser les liens croisés protéines-aldéhyde (cette réaction est normalement très difficile à inverser). Dans ces circonstances, on a montré que la carnosine a un effet «rajeunissant» sur des cultures cellulaires.

La cataracte se développe lorsque les réserves antioxydantes sont épuisées, conduisant à la glycation des protéines du cristallin. Nous pouvons ainsi comprendre que l'utilisation régulière de gouttes ophtalmiques à 1% de NAC (comme dans l'étude clinique) délivre une forte dose de carnosine capable d'inverser les processus de glycation dans le cristallin et, ainsi, de réduire et d'éradiquer la cataracte.

Les gouttes ophtalmiques de NAC semblent donc agir comme un puissant antioxydant dans la phase lipidique des membranes cellulaires du cristallin mais aussi dans le milieu aqueux. Elles réduisent et protègent le cristallin du stress oxydatif induit comme des lésions de la glycation.

Intérêt d'apporter directement d'autres antioxydants dans l'œil :

La L-carnosine a également de puissantes propriétés antioxydantes. En 1999, une étude a montré, sur un modèle animal, qu'après une exposition intense à la lumière pendant 24 heures, les dommages cellulaires sur la rétine se poursuivaient même après que les rats aient été gardés dans l'obscurité pendant 14 jours. On a même déterminé qu'au 14ème jour, 50% de l'ADN des cellules visuelles avaient disparu à cause de l'exposition précédente à la lumière. Les animaux qui avaient reçu de la L-carnosine avant d'être exposés à la lumière avaient significativement moins de lésions oculaires. C'est en partie du au fait que la carnosine antioxydante prévient les cassures induites par la lumière sur les brins d'ADN qui sont moins nombreuses que chez les animaux témoins. De plus, appliquée sur l'œil, la carnosine permet la réparation de tous les brins d'ADN examinés.

L'œil contient 65% d'eau et 35% de protéines (c'est la plus forte concentration de protéines du corps). L'œil contient également le plus fort pourcentage de potassium de l'organisme en même temps qu'une concentration importante de vitamine C et de glutathion.

Si les niveaux de glutathion deviennent anormaux, ils peuvent affecter la santé de l'œil de différentes façons. Le glutathion aide à maintenir l'équilibre hydrique du cristallin. Il peut affecter son fonctionnement et est essentiel à son métabolisme de différentes manières :
- en préservant l'équilibre physico-chimique des protéines dans le cristallin,
- en maintenant l'action de la pompe de transport sodium-potassium,
- en maintenant l'intégrité moléculaire des membranes des fibres du cristallin et en neutralisant les radicaux libres pour protéger les membranes et les enzymes de l'oxydation, en concourant à une production d'énergie appropriée.

Comme il n'existe pas de moyen réellement efficace de stimuler la synthèse du glutathion dans l'œil, une solution pour augmenter ou maintenir ses niveaux peut être d'en instiller directement dans l'œil.

La vitamine C

est, elle aussi, particulièrement importante pour le métabolisme oculaire. Elle est présente dans le cristallin à une concentration 30 à 50 fois plus élevée que dans la circulation sanguine. La vitamine C agit notamment pour :
- Protéger les fragiles groupes sulfa-hydryl les protéines du cristallin des yeux des animaux nocturnes,
- Assurer une formation adaptée de collagène et de nombreuses autres structures, stimuler le système immunitaire,
- La protection du cristallin de l'oxydation photochimique,
- Nourrir la fragile membrane qui régule le transport des nutriments et des ions dans le cristallin.
Les chercheurs ont montré que juste avant la formation de la cataracte, on observait une chute de la concentration de vitamine C dans l'œil.

La vitamine B2

ou riboflavine est indispensable à la production de la glutathion réductase. Cette enzyme est utilisée dans le cristallin pour activer le glutathion et la glutathion-sélénium peroxydase. Ces deux formes du glutathion sont cruciales pour la protection du mécanisme du système de fonctionnement du glutathion.

La lumière, et plus particulièrement les rayons ultraviolets, détruisent la riboflavine. Elle n'est pas stockée et doit être remplacée quotidiennement.


N-acety-L-carnosine, a natural histidine containing dipeptide, as a potent ophtalmic drug in treatment of human cataract, Babizhayev MA, Peptides 2001;22 (6):979-94
The natural histidine-containing dipeptide N-acetyl-L-carnosine as an antioxydant for ophtalmic use, Babizhayev MA et la, Biochemistry, 2000, 65 (5) pp.588-598.
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